• "Imaginez que vous soyez placé dans un vaisseau spatial et envoyé sur une autre galaxie. Vous arrivez sur une planète inconnue, une planète qui n’est Ils vivent sur une planète extra-terrestre appelée la terrepas faite pour vous. Vous êtes instantanément décontenancé par les odeurs Ils vivent sur une planète extra-terrestre appelée la terrefortes, les bruits soudains et les textures étranges.
    Bien que les habitants ne semblent pas y prêter attention, vous ne pouvez simplement pas vous concentrer sur autre chose que cet environnement inconfortable. Ne pas avoir d’endroit supportable et «calme» vous rend anxieux.

    Vous rencontrez ensuite un extra-terrestre. Il semble accueillant. Cependant vous ne comprenez pas sa langue, sa gestuelle ou ses expressions du visage. Vous ne savez pas ce qu’il raconte et vous ne savez même pas s’il est content ou en colère. Vous êtes socialement mal à l’aise et vous avez même un peu peur.
    Après de longues journées à vous promener seul dans un lieu vraiment peu familier pour vous, vous voudriez vraiment avoir une conversation avec un extra-terrestre mais vous êtes tellement mal à l’aise que vous êtes rejeté. Vous finissez par abandonner et vous vous isolez du reste de la population, vous évitez les interactions sociales non nécessaires.
    Plus vous explorez la planète, plus il semble difficile d’y être accepté. La société extra- terrestre est pleine de signes sociaux que vous ne comprenez pas.
    Aller au travail ou dans un supermarché extra-terrestre vous demande beaucoup d’efforts.
    Les relations sociales semblent très difficiles à décoder et il peut être très difficile de trouver quelle est la bonne approche avec les gens. Vous pouvez également avoir du mal à comprendre certains concepts.
    La façon la plus simple pour vivre dans ce monde irrationnel est d’appliquer des règles strictes. Vous mettez en place une routine pour éviter les imprévus. Le moindre changement de programme peut vous rendre très anxieux ou vous mettre en colère.
    Parfois, vous vous demandez pourquoi est-ce à vous de faire tous ces efforts pour vous adapter au monde et non le monde qui s’adapte à vous.


    Maintenant, réalisez que les personnes autistes

    vivent sur une planète extra-terrestre

    appelée la Terre."

     

    Texte issu du document

    "Guide pour la scolarisation des personnes autistes à destination des enseignants"

     

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  • Je dédie ce conte aux enseignantes, enseignants, éducatrices, éducateurs, animatrices, animateurs, parents qui se demandent peut-être, "à quoi ça sert...?"

    Henri GOUGAUD, "Le conteur"

     



          Il était une fois, un homme nommé Yacoub. Il vivait pauvre mais sans souci, heureux de rien, libre comme un saltimbanque, et rêvant sans cesse plus haut que son front. En vérité, il était amoureux du monde. Or, le monde alentour lui paraissait morne, brutal, sec de coeur, sombre d'âme. Il en souffrait. "Comment, se disait-il, faire en sorte qu'il soit meilleur ?

     

    Comment amener à la bonté ces tristes vivants qui vont et viennent sans un regard pour leurs semblables ? "
    Il ruminait ces questions par les rues de Prague, sa ville, errant et saluant les gens qui ne lui répondaient pas.

    Or, un matin, comme il traversait une place ensoleillée, une idée lui vint. "Et si je leur racontait des histoires ? pensa-t-il. Ainsi, moi qui connais la saveur de l'amour et de la beauté, je les amènerais assurément au bonheur." Il se hissa sur un banc et se mit à parler. Des vieillards, des femmes étonnées, des enfants, firent halte un moment pour l'écouter, puis se détournèrent de lui et poursuivirent leur route.

        Yacoub, estimant qu'il ne pouvait changer le monde en un jour, ne se découragea pas. Le lendemain, il revint en ce même lieu et à nouveau lança au vent, à voix puissante, les plus émouvantes paroles de son coeur. De nouvelles gens s'arrêtèrent pour l'écouter, mais en plus petit nombre que la veille. Certains rirent de lui. Quelqu'un le traita même de fou, mais il ne voulut pas l'entendre. "Les paroles que je sème germeront, se dit-il. Un jour, elles entreront dans les esprits et les éveilleront. Je dois parler, parler encore."

        Il s'obstina donc et, jour après jour, vint sur la grand-place de Prague parler au monde, conter merveilles, offrir à ses pareils l'amour qu'il se sentait. Mais les curieux se firent rares, disparurent, et bientôt il ne parla plus que pour les nuages, le vent et les silhouettes pressées qui lui lançaient à peine un coup d'oeil étonné, en passant. Pourtant, il ne renonça pas.

     

    Il découvrit qu'il ne savait et ne désirait rien faire d'autre que conter ses histoires illuminantes, même si elles n'intéressaient personne. Il se mit à les dire les yeux fermés, pour le seul bonheur de les entendre, sans se soucier d'être écouté. Il se sentit bien en lui-même et désormais ne parla plus qu'ainsi : les yeux fermés. Les gens, craignant de se frotter à ses étrangetés, le laissèrent seul dans ses palabres, et prirent l'habitude, dès qu'ils entendaient sa voix dans le vent, d'éviter le coin de place où il se tenait.

        Ainsi passèrent des années. Or, un soir d'hiver, comme il disait un conte prodigieux dans le crépuscule indifférent, il sentit que quelqu'un le tirait par la manche. Il ouvrit les yeux et vit un enfant. Cet enfant lui fit une grimace goguenarde et lui dit en se hissant sur la pointe des pieds :
     - Ne vois-tu pas que personne ne t'écoute, ne t'as jamais écouté, ne t'écoutera jamais ? Quel diable t'a donc poussé à perdre ainsi ta vie ?
     - J'étais fou d'amour pour mes semblables, répondit Yacoub. C'est pourquoi, au temps où tu n'étais pas encore né, m'est venu le désir de les rendre heureux.
        Le marmot ricana :
     - Eh bien, pauvre fou, le sont-ils ?
     - Non, dit Yacoub, hochant la tête.
     - Pourquoi donc t'obstines-tu ? demanda doucement l'enfant, pris de pitié soudaine.
        Yacoub réfléchit un instant.
     - Je parle toujours, certes, et je parlerai jusqu'à ma mort. Autrefois c'était pour changer le monde.

    Il se tut, puis son regard s'illumina. Il dit encore :
    - Aujourd'hui, c'est pour que le monde, lui, ne me change pas.

     

     

     

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  • Un enfant informé en vaut deux !"Il s’agit de mettre au courant la société sur les interdictions et les lois concernant les agressions sur enfant, sur mineur. Un enfant qui sera mieux informé sera probablement plus protégé. Généralement, les violences sexuelles se déroulent dans un cadre proche. Cette notion de prévention est vraiment importante. Ce n’est pas inquiéter ses enfants que de leur en parler"Andréa Bescond

    Et pour aborder ce sujet de manière délicate et pertinente, il existe des supports éducatifs téléchargeables gratuitement mais également des ouvrages disponibles en librairie.

    En voici quelques-uns référencés sur cette page:

    -Stop aux violences sexuelles faites aux enfants GRATUIT

    -La bulle de Miro Un album sur les frontières interpersonnelles et intimes chez les enfants.GRATUIT

    -Non ! Non ! Non !: J’apprends à me protéger des abus sexuels (un livret très complet en direction des pré-ados). GRATUIT 

    -"Si on se parlait" Parler de tout sans tabou EN VENTE

     

    Pour les parents et les professionnels de l'enfant, voici un guide qui permet d’aider les adultes à déterminer si le comportement observé est le signe d’une simple curiosité sexuelle en lien avec son développement, ou s’il est l’indice d’un problème nécessitant l’aide d’un professionnel. 

    Voir ICI

     

     

     

     

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  • Quand une loi, une règle est considérée, à tort ou à raison, comme injuste, elle provoque souvent de l'incompréhension voire de la colère chez celles et ceux qui sont concernés.

    C'est évident chez l'enfant mais ça l'est tout autant chez l'adulte. On le voit très bien en ce moment avec les commerçants qui s'opposent à certaines décisions du gouvernement parce qu'ils s'estiment injustement traités par rapport à d'autres corporations.

    Avec l'enfant, l'adulte n'a pas souvent pour habitude d'expliquer ses décisions et encore moins d'écouter l'avis de l'intéressé. Pas étonnant que l'enfant vienne ensuite à déborder une règle qui, à ses yeux, peut apparaitre comme inutile voire abusive (un peu comme les grands finalementwink2)

    L'injustice est donc un puissant vecteur de "révolte". Il arrive même que des personnes sans histoire, changent d'attitude lorsqu'elles se trouvent face à une situation qu'elles jugent injuste. À leurs yeux c'est une raison qui peut justifier une transgression, un comportement rebelle ou pire.

    Cependant le sentiment d'injustice n'est pas toujours apparent. Chez certains, il ne se manifeste pas ouvertement. Il n'en est pas moins présent dans l'esprit des personnes concernées et peut jouer les éléments perturbateurs à d'autres occasions.

    C'est inévitable me direz-vous, la règle bride les libertés individuelles. Mais n'est-ce pas donner à l'intéressé une occasion de plus de protester que de lui "vendre" une règle sans la notice explicative et sans débat contradictoire ?

    Jean trouve injuste d'être dans l'équipe adverse alors qu'il voulait jouer avec son copain Ryad pour disputer le tournoi de basket, Julia est furieuse parce que le téléphone portable est à présent interdit dans son collège, Momo est "vénère" car la récré est réduite de moitié parce que le prof de Français a fait un rappel des règles de vie en classe..., etc...

    Alors pourquoi faire un effort de pédagogie pour tenter de légitimer une règle puisqu'il est évident qu'elle va susciter des oppositions?

    Il y a de nombreuses raisons à cela que vous connaissez sans doute, mais la plus importante, à mes yeux, c'est le respect de l'enfant. En expliquant une règle à l'enfant, je l'implique certes, mais surtout je reconnais son importance et plus simplement son existence. Il compte. Et à moins que cela soit complètement dénué d'intérêt pour moi, je ne peux pas faire l'économie d'une démarche qui vise à responsabiliser l'enfant et à le préparer à la citoyenneté.


    Que l'enfant n'en tienne pas compte est une autre affaire. 

    Encore une fois, l'actualité nous montre combien il peut être difficile pour un citoyen de se sentir ignoré, nié par ceux qui mettent en place les lois. On ne peut que le déplorer mais difficilement y remédier.

    Par contre, il est encore temps pour nous d'agir autrement...avec l'enfant.

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