• Eduquer son enfant sans violence, c'est possible

    Il est important de le dire et de le répéter, la violence n'est pas nécessaire pour éduquer son enfant. Disons-le, il existe d'autres voies que celle qui consiste à obtenir l'obéïssance d'un enfant en le soumettant par la violence, et les expérimenter puntions-corporelles.jpgfera de vous, sans aucun doute, un adepte de ces "solutions alternatives".

    Il peut être nécessaire de se faire épauler par des spécialistes en médiation familiale ou en régulation des conflits mais il s'agit avant tout d'une démarche personnelle et volontaire. Vouloir changer, c'est déjà changer un peu...

    Si j'abandonne la punition (pas la sanction!), le châtiment psychologique ou corporel, c'est une bonne fois pour toute. Changer de temps en temps n'est pas tenable très longtemps et l'incohérence devient vite insupportable autant pour le parent que pour l'enfant. La violence occasionnelle dans un environnement apaisé étonnera voir révoltera d'autant plus celles et ceux qui en sont victimes ou témoins. On s'habitue très vite aux bonnes choses.

    Certes nous ne sommes pas des machines, la perte de contrôle est toujours possible. Dans ce cas, l'adute doit s'empresse de dénoncer son "erreur" et réparer auprès de l'enfant(voir ICI).

    *Extrait encadré Olivier Maurel " La fessée"

    De l'imagination, du courage et beaucoup d'amour !

    Il en faut pour sortir des chemins ..."battus" de l'éducation et pour ne pas tomber(ou rester) dans un jeu vaut mieux qu'une punitionla facilité en reproduisant ce que l'on tient de nos parents ou de notre entourage !

    Que de courage et d'amour pour ce père qui reconnait que sa façon de parler, lorsqu'il est en famille, n'est pas compatible avec l'éducation qu'il veut donner à ses enfants et décide de montrer l'exemple pour leur dire "c'est possible !".

    Que d'imagination et d'amour de la part de cette maman qui, devant le refus de son fils de "lâcher ses jeux vidéos",fait preuve de fermeté en limitant son accès au "monde virtuel", et, dans le mème temps, lui propose davantage d'activités en famille ("un ciné, une soirée pizza....un concert......une ballade en roller, en vélo....). 

    Que d'efforts, que d'attention, que de volonté, que d'amour pour ces parents !

    La violence parait tellement simple à mettre en oeuvre. Il suffit de se laisser aller sans même réfléchir ...aux conséquences.

     

    A propos des sanctions dans la famille

    Je vous propose des Extraits de textes issus du N° 125 de Alternatives Non-violentes

    Chantal de Truchis Psychologue de la petite enfance.

    Auteure de L’éveil de votre enfant. Le tout-petit au quotidien, Paris, Albin Michel, 2002.

     

    Page 12, extraits:

    La frustration est nécessaire pour que l'enfant se construise dans un cadre sécurisant où il se sente aimé. Les parents doivent souvent être aidés pour donner des sanctions adaptées, et gérer les émotions des uns et des autres.

    Les sanctions sont-elles vraiment nécessaires ? Si on sait lui parler, l’enfant n’est-il pas capable de comprendre ce qui est obligatoire ou interdit, et de l’accepter s’il en comprend la nécessité ? Beaucoup de parents l’ont cru, beaucoup le croient encore. Comme toujours, c’est l’observation du comportement des enfants et de leur évolution qui permet d’apporter des éléments de réponse.

    Mais pour que la personnalité se construise de manière cohérente et structurée, cette énergie doit s’investir à l’intérieur de la réalité matérielle et sociale. Cela, l’enfant ne le sait pas, et ne peut l’apprendre que des adultes qui l’entourent.
    La découverte des capacités du tout-petit, et l’émerveille-ment qui en découle, le contexte culturel et social qui va dans la satisfaction immédiate des désirs et des besoins, qui sur-valorise les enfants, ont sans doute permis une expression plus précoce de ces énergies, d’où une nécessité plus importante, de la part des adultes, de les « canaliser ». L’enfant a besoin d’un « contenant » psychique (amour et sécurité), il a aussi besoin d’un contenant de « réalité » : l’ensemble des règles auxquelles il doit se soumettre pour s’intégrer de manière positive au groupe social dans lequel il évolue.

     

    Page 13, extraits:

    Le cadre, sans lequel le vide est inquiétant
    L'ensemble des manières de vivre - obligations et interdits -doit être transmis à l'enfant, délibéremment par les adultes. On voit comment de plus en plus d’enfants cherchent à « éprouver » ces limites, règles et obligations.
    Quand ils résistent, s’opposent, contestent, le désir de satis-faction immédiate intervient : « j’ai envie / j’ai pas envie »,mais aussi la question : « jusqu’où puis-je aller ? » Un enfant, doué d’énergie, va chercher à éprouver la solidité du mur qui est en face de lui, et sur lequel il va s’appuyer pour se construire.

    Nous avons maintenant beaucoup d’observations montrant comment les enfants qui n’ont pas ce cadre deviennent agités, instables, exigeants. Ils sont très quémandeurs à l’égard des adultes. Ils les provoquent, cherchant une réponse, et s’opposant à cette réponse comme pour maintenir le contact. Ils sont anxieux, et gardent un désir de toute-puissance de tout-petit, qui n’est pas de la confiance en soi, mais le sentiment de pouvoir être le centre du monde. Ces enfants ne peuvent donc pas développer des relations sociales satisfaisantes avec les autres enfants et avec les adultes. Il n’est pas rare, que, ayant du mal à se concentrer, ils soient en échec scolaire plus ou moins marqué.

     
    Au quotidien

    Tout enfant a besoin de savoir clairement, et de comprendre ce qui, dans ses nouvelles possibilités et envies peut être réalisé (non dangereux, permis, ce qui respecte l’existence des autres, etc.). Cet apprentissage débute dans des situations toutes simples : le bébé rampe et arrive devant le meuble télévision, dont les parents ne veulent pas qu’il ouvre la porte et manipule les boutons : on lui dit « non » à chaque fois. On le prend dans les bras quand il essaie d’y accéder. On mettra un coussin, ou quelque chose d’autre, qui l’empêchera de toucher la télévision. Le « non » veut dire que ce n’est pas possible, que ce n’est « jamais » possible.

     

    Sanction mode d'emploi

    Page 15, extraits:

    La sanction doit être donnée dans une relation personnelle, pas à la cantonade, ce qui peut être humiliant pour l’enfant, et susciter alors chez lui des réactions de défense,agressives ou de repli sur soi. Elle doit être formulée de façon non blessante, compréhensible. Elle doit être la plus immédiate possible après la découverte du délit, pour que l’enfant puisse vraiment faire le lien, intérieurement, entre son acte et le désagrément qui le suit.

    ......

     La sanction, bien posée et bien vécue, permet de retrouver ensuite une « relation constructive » avec l’adulte. C’est l’acte qui était visé. L’enfant, lui, est toujours aimé. Il peut garder sa confiance intérieure, il sent que ce désagrément lui est donné parce que l’on sait qu’il peut progresser.

    ........

    La sanction ne doit pas être assortie d’une explosion de colère, un rejet, une décharge émotionnelle, une prise de pouvoir de la part de l’adulte — réactions qui arrivent sou-vent quand on a trop tardé à intervenir, l’adulte est alors exaspéré, en échec face à l’enfant.
    La sanction ne doit jamais être une violence physique, le plus souvent ressentie comme une agression, une menace gravissime puisque l’enfant a peur de la personne qui est la plus importante pour lui : le sentiment de sécurité intérieure est alors atteint, et l’identification va jouer (« dès que je le pourrai plus tard, j’en ferai autant »).

    ..........

     Même si nous sommes très en colère, il faut qu’il y ait toujours un fond « d’amitié », de confiance, de sympathie, sinon, pour l’enfant, c’est le sentiment d’être rejeté, abandonné, ce qui peut le conduire à la tristesse, à la perte de confiance en soi, ou au ressentiment, puis à la haine, à la violence. On voit à nouveau comment la bonne sanction, calme et ferme, peut au contraire apaiser, éviter à l’enfant de se demander ce qui va peut-être lui arriver.

    Elle permet une économie d’énergie considérable, tant pour l’enfant que pour les parents.

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    Article complémentaire:

    La-sanction-pour-rester-dans-la-non-violence

     

    Voir également site Internet oveo.org