• "L'esprit gruppetto"

     

    Si vous êtes fan de cyclisme et du tour de France particulièrement, vous connaissez peut-être le terme "Gruppetto" qui désigne, dans ce cas précis, des coureurs qui se regroupent dans les étapes de montagnes afin de finir ensemble dans les délais. 

    Cela m'a toujours étonné de voir l'élite du cyclisme mondial jouer ainsi - le temps d'une épreuve - la carte de la solidarité et de l'entraide au point d'en oublier toute rivalité sportive et qui, durant l'ascension d'un col, se rassemblent pour ne pas sombrer.

    Image assez rare dans le monde du sport de haut niveau, que de voir une pareille entente presque fraternelle entre des personnes animées par ailleurs, d'une combattivité et d'une hargne de vainqueur.

    Certes ils ont un intérêt commun à agir ainsi, celui de finir la course. Cependant, cela va à l'encontre, à priori, du but de la compétition qui est de gagner contre tous les autres.

    Et pourtant, en restant groupés et solidaires et en oubliant un temps leur velléité, ces athlètes finissaient bien souvent la course dans les temps et surement moins épuisés qu'ils ne l'auraient été en restant seuls.

    S'allier pour réussir, voilà une belle leçon que l'on pourrait mettre en avant dans notre société où l'on aime prendre en exemple la compétition sportive et l'image du gagnant.

    Développer "l'esprit gruppetto" à l'école (enfin ! je reviens à mon sujet de prédilection) reviendrait à favoriser l'entente entre élèves pour avancer ensemble, pour apprendre ensemble. Utopique ? Pas du tout ! Il suffit simplement d'organiser le travail différemment, en permettant, par exemple aux enfants de s'entraider à certains moment de la journée ou de la semaine.

    Puisque l'école ne veut pas ralentir, organisons des pauses pour mieux apprendre. Ainsi davantage d'élèves pourront bénéficier des apprentissages nécessaires afin de continuer leur scolarité dans de meilleures conditions.

    Imaginez l'effet sur les enfants en difficultés, les décrocheurs, celles et ceux à besoins particuliers. Si ce n'est pas de l'inclusion ça alors qu'est-ce ?

    Et au passage, je rappelle un fait important concernant l'apprentissage des savoirs. Si un élève apprend à un autre élève non seulement il gagne en estime de soi mais en plus, il fixe davantage ses apprentissages.

    Démonstration:

     

    Une solution facile ?

    Mettre en place des réseaux d'échanges de savoirs au sein de votre école.

     

    Comment faire ?

    Il vous faut trouver quelques adultes motivés et pour le reste tout est expliqué sur ce document

    Télécharger « organiser un réseau d'échange de savoir.pdf »

     

    Vous pouvez aussi faire un tour sur le site Internet FORESCO, association qui est à l'origine du mouvement* d'échanges de savoirs en France.

    *Petite précision, c'est une enseignante, Claire Héber-Suffrin, qui a créé le mouvement d'échange de savoirs.

     

    De mon expérience personnelle en milieu associatif, développer l'entraide entre élèves, ça marche au delà de ce que l'on peut imaginer.

     

    Il suffit juste d'essayer et d'y croire.

     

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