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Conflit adulte-Enfant: Le pouvoir du plus petit sur le plus grand
Certains enfants ont un pouvoir énorme sur nous les adultes ! Ils arrivent à nous faire descendre de notre statut de "grande personne" pour nous amener au niveau... d'un enfant.
Comment cela est-il possible ?
Un petit récit sur le sujet:
Un enfant de cm2 répond à un adulte dans la cour d'une école.
L'adulte lui demande de répéter ses paroles. L'enfant lui tourne le dos et fait mine de l'ignorer. L'adulte se dirige vers l'enfant l'agrippe énergiquement par le bras en lui demandant de s'expliquer. L'enfant se met à gesticuler, demandant à l'adulte de le lâcher.
Le ton monte, l'adulte secoue l'enfant en le menaçant ("Tu te calmes ou je t'en colle une !")
Le pouvoir de l'enfant est grand lorsqu'il réussi à "infantiliser" l'adulte"Si tu me donnes pas ce que je veux, je te tape !" au point de le faire "descendre" de son piédestal pour l'amener au niveau d'un ...gamin démuni.
Balaise le ptit gars ! Du haut de ces 10 ans, il assure !
La violence légitimée
Dans le petit récit au dessus, l'adulte fait preuve de comportements violents.
Pourquoi ? Parce que l'enfant n'est pas "obéissant" ?
La fin justifie-t-elle les moyens ?
Si oui, alors le message envoyé à l'enfant est peut-être celui-ci:
"Si quelqu'un te résiste, tu as le droit de lui flanquer une bonne trempe".
C'est pourtant (en principe) tout le contraire que l'on demande à l'enfant qui commet une violence sur un camarade. On lui demande de réparer, de s'excuser, non ?
Et quand l'adulte qui a "dérapé" s'empresse de dire, à propos de l'enfant "Il l'a bien cherché", alors, nous passons dans...une autre dimension.
Personne n'est à l'abri de commettre un acte violent.
Bien des facteurs peuvent réduire notre marge de tolérance.Fatigue, stress, ras le bol, peur,...
Dans ce cas, le geste ou la parole violente sont du domaine de l'exceptionnel, de "l'anormal".
On peut alors entendre, après coup, l'adulte dire "J'ai perdu le contrôle, je m'excuse, j'ai fait une bétise !"
Nous sommes des humains, pas des machines...
Aider à lutter contre la violence.
Comme un enfant désemparé qui face à la violence d'un de ses camarades répond par la violence, l'adulte a besoin d'être aidé.
Pour cela, il faut le préparer à affronter les situations conflictuelles qui ne manqueront pas de surgir au cour de l'année scolaire.
Planter le décor:
Imaginez un petit bout de femme de 45 kg qui se trouve face à des "gamins" de 15 ans, beaucoup plus grands et parfois terriblement arrogants.
Que peut-elle envisager comme stratégie pour se faire respecter ?
Hurler dès le 1er jour de manière à terroriser ses élèves (tous sans exception) ?
Ne pas attirer l'attention et faire le moins de remarques "désobligeantes "possibles?
Ou alors mettre les choses au clair à la minute mème ou elle pénètre dans sa classe ?
Fermeté et bienveillance.
Notre petit bout de femme ne compte pas se laisser impressionner.
Elle annonce ses objectifs, les moyens qu'elle compte utiliser pour y parvenir, fait appel aux bonnes volontés pour aider les plus en difficulté et surtout, elle clame haut et fort les valeurs qu'elle souhaite voir se développer dans le groupe et ce qu'elle rejette avec la plus grand force(Voir Le PERE).
Et pour celles et ceux qui seraient tentés par la violence verbale, physique ou autre, elle annonce sur un ton ferme les sanctions qui seront appliqués(Voir "Les sanctions éducatives").
Prendre de l'assurance.
Petite, frêle, notre petit bout de femme a de quoi s'inquiéter.
Elle ne pèse pas lourd face à certains élèves dans sa classe.
Oui, mais, voilà, notre prof s'est entrainée à affronter le pire, sans violence.
Elle a travaillé la maline !
Sa voix fluette s'est affirmée, elle prononce clairement les mots avec calme et détermination
son regard est lui aussi plein d'énergie et d'assurance, mais sans arrogance,elle regarde devant elle et ne cligne presque pas des yeux
son souffle, bien posée, régulier, vient du plus profond de son ventre,
Sa posture est droite, sa gestuelle est réfléchie et économique,
Elle a appris a parler d'elle et de ses besoins, elle sait désamorcer une colère en s'intéressant aux besoin de l'autre, bref, elle est prête...
Dernière petite chose pour notre prof: Tu peux le faire !