• A la recherche du temps éducatif

     

    Durant la journée d'école (au primaire), les temps où l'enfant est soumis à des situations d'apprentissages lui permettant de mieux appréhender sa relation avec les autres, notamment lors d'un conflit, sont très variables et assez difficiles à quantifier.

    Au delà des programmes scolaires qui intègrent, plus ou moins, l'éducation civique et morale et, des initiatives personnelles de certains enseignants, il peut être profitable, autant pour l'enfant que pour la communauté éducative, de trouver d'autres moments pour renforcer et compléter les compétences de l'enfant en matière de respect de l'autre et de mieux vivre ensemble.

    Le temps "cantine" accessible seulement aux enfants demi-pensionnaires, n'est pas dénuée d'intérêts pédagogiques pour « l'adulte-éducateur ». Ceci pour plusieurs raisons:

    1- L'enfant se retrouve en dehors de la classe et (quelquefois aussi) du cadre scolaire, avec des temps de récréation et de jeux souvent plus importants. De ce fait, les situations de conflits avec l'adulte ou d'autres enfants sont potentiellement plus nombreuses, permettant une approche pédagogique pratique de l'éducateur.

    2-Ce temps n'est, en principe, pas sous la tutelle de l'Education Nationale (sauf pour le soutien), mais dépend généralement de la Municipalité. D'où une perméabilité aux actions éducatives plus grande et une facilité de mise en oeuvre accrue.

    3-Il s'agit d'un temps « libre » en dehors de toute contrainte liée au programme scolaire(sauf soutien). De ce fait, la place est disponible pour informer, sensibiliser l'enfant à un mode relationnel qui favorise le mieux vivre ensemble.

    Bien sûr, cette action éducative va avoir un impact, notamment sur le comportement de l'enfant en temps scolaire. Il y aura sans aucun doute des bénéfices pour l'équipe enseignante qui pourra utiliser et reprendre à son compte les bases éducatives mises en place sur la pause méridienne(charte, messages clairs, sanctions, communication bienveillante,....) et ce pour le bien-être de l'enfant.

    Il peut aussi y avoir des "dégâts collatéraux" ...

    Car ne nous leurrons pas, ce type de projet qui prône  la responsabilité, la confiance, la tolérance, la solidarité et surtout l'égalité des droits (et des devoirs) est en décalage avec certains cadres et pratiques en vigueur dans quelques classes. Cela peut provoquer des situations "embarrassantes", voire conflictuelles entre l'enfant et l'adulte.

    Mais le conflit n'est-il pas l'occasion de réfléchir sur ses pratiques, sur les raisons de sa propre colère et peut-être... de changer ?