• Exclusion encadrée, un an après...

    Dans le cadre du projet Ni hérisson Ni paillasson, l'exclusion encadrée ou exclusion-inclusion fait partie des moyens (sanctions) mis à la disposition des animatrices et animateurs qui gèrent la pause méridienne.

    Facile et rapide à mettre en oeuvre , ce dispositif dont le principe est détaillé ici, se veut être une réponse éducative aux "excès de comportements" chez l'enfant et permet de préparer au mieux son retour dans le groupe.

    Après un an de mise en pratique, c'est un fait, l'exclusion-inclusion a donné de très bons résultats, si l'on considère que les enfants concernés par ce dispositif ont modifié notablement et durablement leur comportement dans des proportions suffisantes pour demeurer au sein du groupe.

    En effet, en un an, 19 exclusions encadrées ont été prononcées sur 5 écoles primaires, avec seulement une  récidive qui a conduit à une mise à l'écart "physique"temporaire.

    Durant le temps de mise à l'écart (d'une durée pratique de 1h45), l'enfant est incité à analyser l'incident qui l'a conduit à se retrouver "en dehors du groupe" et surtout à dire ce qu'il envisage de modifier dans son attitude pour revenir parmi ses camarades.  Il peut être aidé en cela par la mise en place d'un "adulte référent" choisi par l'enfant (et volontaire) parmi l'équipe d'animateur de l'école.Ce dernier veille à être davantage attentif aux demandes et aux efforts de l'enfant pour faciliter et favoriser son changement.

    Dans l'ensemble, les inclusions sont assez bien acceptées par les enfants qui voient sans doute là, une occasion d'exprimer leurs ressentis. Il faut préciser que cette période est, si l'enfant le souhaite, un temps paisible, calme, consacré à la discussion, à l'écoute et à la réflexion. Le ton de l'adulte encadrant est volontairement apaisant et rassurant car il ne s'agit pas de mettre l'enfant sur le banc des accusés et d'appliquer "la double-peine" qui est malheureusement, souvent de rigueur dans certains cadres éducatifs...

    Selon les situations, pour favoriser la réflexion et renforcer le message éducatif, des outils simples sont parfois utilisés comme le thermomètre de la colère, les affiches sur la violence, les messages clairs, et le "grave, pas grave"(inspiré par Génération Médiateurs) qui permet à l'enfant "d'endosser" le rôle de l'agresseur et de l'agressé (Voir ICI).

    Du point de vue de l'animateur-surveillant, cette mesure renforce son autorité et lui permet de gagner en crédibilité sur l'ensemble du groupe. L'adulte a donc les moyens de se conduire comme un professionnel. Il peut réagir de manière rationnelle et gérer les comportements difficiles de l'enfant dans le respect des règles qui lui sont imposées dans le cadre de sa fonction.

    Des améliorations ont été apportées notamment sur le délai entre la sanction et l'application de l'inclusion qui a été réduit à 2 jours , 3 maximum. Cela afin que l'enfant puisse facilement faire le lien entre les faits qui lui sont reprochés et la mise à l'écart et ne reste pas trop longtemps avec le sentiment que son excès de comportement n'a pas d'incidence pour lui.

    Le rapport rédigé après chaque exclusion encadrée a permis également de décider de la suite à donner concernant l'enfant, très souvent avec le soutien et l'accord des parents, faut-il le souligner.

    Même s'il n'est pas la panacée, ce dispositif éducatif est une solution pour lutter contre la violence et l'indiscipline de l'enfant avec des moyens éducatifs non-violent et pour renforcer l'autorité de l'animateur. Bien sûr, dans les cas les plus sévères, un accompagnement plus important est nécessaire (temps scolaire, périscolaire, ultra scolaire).

    Mais contre "le laisser faire" qui est, pour moi, le mal le plus récurent et le plus insupportable qui soit car il conduit bien souvent à une amplification, voir à une contagion de la violence (jusque chez l'adulte) et à l'injustice, l'exclusion-inclusion peut aider chacun, à retrouver le chemin de la raison et de l'éducation.