• Peut-on être poli et authentique ?

    La politesse, une vertu dont la plupart des enfants apprennent très tôt l'existence, se voyant souvent rappelés à l'ordre dès qu'ils dérogent aux sacrosaintes règles fixées par la société et par les adultes en charge de leur éducation.

    Dire bonjour, au revoir, merci, s'il te plaît, pardon, etc..., tout cela fait partie des conventions sociales que l'enfant doit apprendre à utiliser pour être bien vu de l'adulte.

    "Qu'il est bien élevé ce petit !" ne manqueront pas de remarquer les uns et les autres.

    En vérité l'enfant n'a guère le choix. Il se doit d'être poli s'il veut être accepté dans la société. Contraint, forcé l'enfant se pliera aux exigences des grands sans véritablement comprendre le sens de ce qu'on lui impose...

    On pourrait expliquer à cet enfant que la politesse est une valeur essentielle qui reconnait l'autre - sans condition - comme étant digne de respect.

     

    C'est "la politesse du coeur. Elle consiste à se rendre bienveillant avec autrui quel qu'il soit".

     

    Nous les adultes, pourrions avoir à l'esprit que la politesse est l'étape vers "d'autres vertus comme la gentillesse, la générosité, la douceur, le respect,..." et qu'elles sont toutes indispensables pour construire une société apaisée.

    Mais la vérité est que nous sommes loin d'en être persuadés et peut-être même sommes-nous loin de le vouloir. Car pour un certain nombre d'entre nous, faire preuve de politesse n'a rien de spontané, ni de sincère. Il s'agirait juste de s'acquitter d'une formalité, histoire de bénéficier d'une bonne image et d'être mieux accepté au sein de la société. En fait cela ferait partie des rôles qu'il nous faut tenir pour vivre en bonne harmonie avec les autres (ceux que nous avons désignés comme respectables).

    Autrement dit "la politesse serait l'art des apparences" - Mélanie Semaine-revue l’Éléphant N°43.

    C'est peut-être pour cela qu'une fois adulte, certains adoptent une politesse à "géométrie variable" choisissant quand et comment ils vont utiliser cette "valeur ajoutée". En fonction de la situation et de l'intérêt que cela peut représenter pour lui, le détenteur de ce pouvoir va en user à son avantage même s'il doit, se faisant, tromper son monde.

    Vous avez dit inconditionnel ?

    Là je suis de bon humeur, je vais sourire,

    celui-ci c'est mon chef, je vais lui demander comment il va,

    là j'ai tout intérêt à être très aimable pour m'attirer des sympathies, etc...

    On est loin de la vertu sincère telle que l'on pourrait la comprendre quand on est un enfant qui s'entend répéter à longueur de temps combien il est essentiel de pratiquer la politesse.

    Quand cet enfant grandira il apprendra certainement comme tant d'autres que la politesse n'est finalement qu'un "vernis uniforme" qui peut cacher tout l'opposé de ce qu'il montre. Il comprendra assez vite que "cette vertu mensongère" peut s'appliquer sous condition sans que personne n'y trouve rien à y redire.

    Lui aussi finira par jouer un rôle quitte à se sentir mal à l'aise. Car que peut-il arriver de pire à cet enfant qui, à peine sorti de son monde vrai et authentique se voit condamner à tricher comme tant d'autres ?

    Mais rassurons-nous, certains adultes ont le sourire authentique, le bonjour gratuit, le merci franc et sincère, et s'ils viennent à tenir la porte à un tel ou à céder leur place assise dans un train à tel autre, c'est simplement parce qu'ils ont un grand respect pour l'humain et ne se soucie guère de la hiérarchie sociale ou de tout autre critère.

    Ces adultes ont à cœur de montrer aux enfants toute l'importance et la valeur qu'ils accordent à la politesse en la pratiquant eux-mêmes et ce en toute situation et sans condition. Car pour eux, "la politesse est la première étape vers l'acquisition de la morale".

     

    Dire s'il te plaît c'est mimer le respect, dire merci c'est mimer la reconnaissance..."

     

    Voilà pourquoi nous les adultes nous devons nous appliquer chaque jour à promouvoir la politesse partout ou nous nous trouvons et surtout auprès des enfants, non pas en l'exigeant d'eux sans cesse et de manière autoritaire mais en étant nous mêmes polis et respectueux avec tous.

    C'est la meilleure des façons de transmettre nos valeurs à l'enfant.

    "Sans la politesse, la morale n'existerait pas. " Aristote

     

    Je voudrais finir avec un extrait de l'article de Mélanie Semaine que l'on pourrait, tel un mantra, se répéter sans cesse afin de nourrir notre humanité et de faire émerger ce que nous avons de meilleur en nous:

    "Je te respecte car tu es un être humain. Peu importe ce que je pense de toi, ce que tu es. L'important est qu'à ce moment précis, mon respect t'es dû comme à n'importe quel être humain."

     

    Si vous souhaitez aller plus loin, je vous invite à lire le dossier consacré à la politesse dans la revue l’Éléphant N°43 (dont je me suis largement inspiré pour écrire cet article) ou Mélanie Semaine nous livre son analyse sur le sujet (extrait ici).

     

     

     

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