• Sanction: Le coin à réfléchir

    Vous avez peut-être connu le piquet, le coin ou on envoyait l'enfant qui avait perturbé la classe. Parfois, on lui demandait même de mettre les mains sur la tête, voir un bonnet d'âne pour les cancres.

    Voici une version revue et corrigée de cette mise à l'écart qui a marqué plusieurs générations d'élèves.

    Exit l'humiliation et bonjour la réflexion.

    Depuis plusieurs années maintenant, dans mes groupes,  j'ai instauré un principe assez simple connu et utilisé par beaucoup d'enseignants, animateurs, parents (avec cependant quelques modifications notables sur la forme).

    Lorsqu'un enfant perturbe le groupe ou fait preuve d'un comportement irrespectueux, il faut lui permettre de se poser pour réfléchir.

    A partir de là, l'enfant est mis à l'écart physiquement des autres pendant un temps.

    L'endroit est matérialisé, si possible, par un banc, un panneau et il est connu des enfants.

    Le temps de réflexion est variable.

    En pratique, je demande à l'enfant d'aller se calmer et de réfléchir à son comportement. Lorsqu'il a compris et se sent prêt à revenir en changeant son attitude, il vient me voir.

     

    Donner un temps minimum pour réfléchir

    Les enfants n'ont pas vraiment la notion du temps surtout les plus jeunes, ce qui compte c'est le geste et la rupture de cette "dynamique négative" qui dépasse parfois l'adulte et l'enfant.

    Néanmoins il peut être nécessaire d'imposer une durée notamment lors d'une récidive(je fixe la durée car tu n'as pas réussi à le faire) ou pour permettre au groupe, voire à l'adulte, de retrouver son calme.

    C'est ce que nous avons mis en place avec le projet ni hérisson ni paillasson

    Dans ce cas, on peut imposer 5 ou 10 minutes de réflexion et pour montrer à l'enfant que l'on tient ses engagements et qu'il a notre confiance, il est préférable de lui donner la possibilité de vérifier la durée à l'aide d'un chronomètre, d'une montre, etc... ou d'un sablier pour les plus jeunes.

    La manière est importante

    Lorsque je demande à l'enfant de sortir du groupe, ma voix doit être posée, calme mais ferme. Pas de crie, pas de jugement, pas d'humiliation, seulement les faits et une demande clair.

    (exemple)"Tu parles en même temps que moi, malgré ma demande et ça me dérange. Va dans le coin à réfléchir et quand tu sens que tu es capable d'écouter, alors reviens me voir.

    Il est nécessaire que l'enfant comprenne que ce n'est pas après lui que j'en ai, mais seulement après son attitude dérangeante.Si je crie,j'accuse,j'humilie, le message transmis à l'enfant ne sera surement pas le même et au lieu de le faire réfléchir à son comportement, il choisira peut-être de ruminer ou de laisser exploser sa colère.

    Aménagement dans la classe

    Dans la classe, l'enseignant peut installer un paravent (artisanale en carton à personnaliser ?) coin-a-reflechir-en-classe.jpgjuste à côté du bureau de professeur et derrière cette séparation, une table et une chaise. De cette façon, l'élève est coupé du regard de ses camarades mais vu par l'adulte. Il peut ainsi mieux se recentrer sur la demande de l'adulte et sur son travail.

    On peut aussi proposer à l'enfant un travail supplémentaire de réflexion (voir questionnaire) que l'on peut adapter à souhait.

    Retenons surtout le principe: Faire réfléchir l'enfant

     

    Avec les plus petits: Le coin à grandir !

    Les enfants adorent grandir ou du moins adorent qu'on les prennent pour des grands.

    Dès 2 ans, l'enfant peut prendre l'habitude d'aller se calmer et réfléchir dans un petit endroit aménagé (avec des coussins, un tapis,...) juste le temps de grandir un peu.

    "Tu fais le bébé qui n'a pas envie d'écouter, alors je t'envoie dans le coin à grandir. Quand tu auras assez grandi pour écouter, reviens me voir."

    Si vous prenez l'habitude d'utiliser l'endroit et l'attitude positive qui va avec, vous aurez la bonne suprise de voir,peu à peu, l'enfant s'habituer et accepter ce principe.

     

    Conclusion:

    Educateur, père de famille et grand-père, je suis, plus que jamais, convaincu que les solutions éducatives et non-violentes existent et que les transgressions de l'enfant ne font que révéler nos faiblesses d'adultes. La preuve est que cela nous énerve, au point de sombrer parfois dans la violence malgré notre éducation et notre statut d'adulte qui est censé nous protéger et nous élever.

    Nous sommes responsables de nos actes, disons-le et reconnaissons-le et si nous choisissons la violence pour éduquer, ce n'est pas la faute des enfants mais seulement parce que nous manquons d'imagination et de volonté.

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  • Commentaires

    2
    Samedi 8 Octobre 2016 à 18:54

    Merci pour ce formidable blog et ces  supers conseils !!

    J'ai une question : lorsque l'élève revient de la chaise à réfléchir, il vient s'excuser auprès de l'enseignant ou lui dit qu'il a réfléchi sur son acte et qu'il ne recommencera plus ?

      • Dimanche 9 Octobre 2016 à 21:06

        Merci Séverine pour votre commentaire. Pour répondre à votre question en effet je demande à l'enfant si il a compris pourquoi il a été sur le banc à réfléchir et si à présent il est prêt à respecter la règle. Selon la gravité de l'acte commis auparavant je lui demande s'il veut réparer et comment.

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