• "Je suis ce que je me répète chaque jour..."

    La plupart des enfants (mais aussi des adultes) manquent de confiance en eux et, plus grave, d'estime de soi.

    Le manque de confiance est plutôt ponctuel et se manifeste dans une situation précise dans laquelle on se sent en difficulté (par exemple, sauter, attraper un ballon, ...) quand le manque d'estime de soi est plus ancré dans notre esprit et peut se manifester hors contexte ("je me trouve nul...").

    Et contrairement à ce que l'on peut penser les enfants qui pavoisent (ou perturbent ?) le plus, ont souvent un déficit important en estime de soi. Pour ceux-là, prendre le risque d'échouer est véritablement douloureux (surtout devant les autres). Ils préfèrent assurer en restant dans un domaine qu'ils maitrisent (les bêtises par exemple).

    C'est là que l'adulte, parent, animateur, éducateur, enseignant joue un rôle essentiel. Il va, par son attitude, rassurer l'enfant et l'inciter à essayer. Et peu à peu lui donner confiance.

    Il ne juge pas, il encourage et dédramatise l'erreur voire la sublime avec une de ces citations dont nous pouvons chacune et chacun nous emparer à bon escient : " Quand je me plantes, je pousse...", "J'apprends de mes erreurs", "Tu n’as cessé d’essayer ? Tu n’as cessé d’échouer ? Aucune importance ! Réessaie, échoue encore, échoue mieux." "Tout est difficile avant de devenir facile".

    Je me sers souvent de la métaphore de l'entonnoir pour permettre aux enfants de visualiser ce qu'est l'apprentissage, plus tu avances et plus les difficultés diminuent.

    L'enfant ainsi rassuré est capable de déployer une énergie considérable pour se dépasser, et qu'importe qu'il réussisse ou pas, chacun a ses limites. Mais les connaitre permet plus facilement de les repousser. C'est souvent une question de motivation et de temps.

    Je me rappelle de cet enfant qui voulait apprendre sa leçon en vu d'une évaluation. Il ne parvenait pas à imprimer dans sa tête les formules et autres définitions. Il me dit alors: "pourquoi les autres y arrive et pas moi ?" et je lui répond " peut-être que toi tu as besoin de plus de temps, de plus de répétitions que les autres. On est tous différents..."

    Alors il s'est remis au travail et finalement l'évaluation s'est plutôt bien passé. Il était content, ne pensant même plus à la débauche d'énergie qu'il avait fourni pour arriver à accrocher une note qui le satisfaisait et sur la différence avec les autres, qui semblait pour lui évidente.

    Bien sûr cela ne se passe pas toujours comme ça. Parfois l'enfant manque de temps, beaucoup trop, voire de capacités intellectuelles pour y arriver. La marche est trop haute et l'athlète aussi courageux et motivé soit-il ne réussira pas à franchir la barre.

    L'apprentissage devient un sport de compétition quand échouer est grave, humiliant, pénalisant, handicapant, dans les faits ou dans l'esprit de celle ou celui qui vit ce genre de situation.

    Certains trouvent des parades, bouffonner, perturber, tricher, s'absenter, s'échapper comme on peut pour ne pas se confronter à cette douloureuse expérience.

    On ne peut pas réparer ça totalement mais peut-être que l'on peut en atténuer les effets négatifs sur le devenir de l'enfant.

    Rendre l'enfant le moins possible dépendant de son échec et de sa réussite en lui répétant autant que possible qu'il est une bonne personne, qu'il est capable et qu'il vaut autant que n'importe qui, et ce, qu'il rate ou qu'il réussisse.

    Car même si le système veut qu'il soit réduit à ses échecs ou à ses réussites, en vérité, l'enfant est tellement d'autres choses, de si belles choses.

    Alors répétons-le chaque jour à cet enfant.

     

     

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