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Quels droits pour l'enfant à l'école?
C'est une question que certains adultes, animateurs, éducateurs, enseignants ne veulent même pas se poser. Pourquoi ? Peut-être parce qu'il n'est pas très confortable d'aborder le sujet quand, au sein de son groupe, on pratique sois-même une "pédagogie" peu respectueuse des droits de l'enfant.
Mais au fait, quels sont vraiment les droits de l'enfant à l'école ? Justement, ce n'est pas clair et surtout pas simple, du moins pour celles et ceux qui ont du mal avec le sujet.
Un enfant a-t-il le droit de donner son opinion sur un sujet qui le concerne ? Un enfant a-t-il le droit d'être traité avec respect et considération quel que soit son attitude ? Un enfant a-t-il le droit de bénéficier de sanctions qui ne relève pas de l'arbitraire ? Etc...
Autant de questions qui amènent des réponses diverses et variées selon votre interlocuteur. C'est dire l'étendu du problème ! Pourtant si on remplace le mot '"enfant" par "adulte", les réponses seront certainement plus évidentes, ou alors il s'agit de discriminations caractérisées et d'une violation des lois !
Imaginez un système entièrement transparent ou les droits, les devoirs, les sanctions seraient établis de manière claire et précise et s'adapteraient à tous sans exception ! Mais attendez, cela existe ! C'est...la société dans laquelle nous vivons !
Alors pourquoi, c'est si compliqué d'appliquer à l'école, ce qui est vigueur tout autour de cette école ? Si on ne réussit pas à le faire ici et maintenant, comment peut-on espérer y parvenir une fois que l'enfant aura quitté le système scolaire ?
Certes, l'école est un lieu ou la discipline doit exister et faciliter l'apprentissage du savoir. Mais la reconnaissance et le respect des droits de l'individu ne sont pas incompatibles avec les règles et les contraintes imposées par l'école. Ceux qui prétendent le contraire oublient sans doute que des règles de conduite existent aussi dans notre société qui est pourtant fondée sur le respect et l'égalité des droits.La formation du futur citoyen ne devrait-elle pas commencer dans "l'enceinte même du savoir et de la République"? "L'enfant est fait de ce qu'il fait", autrement dit si nous lui donnons de quoi se fabriquer un adulte responsable, il y peut-être plus de chance pour qu'il devienne cet adulte, non ?
Pour que l'enfant accepte plus facilement les contraintes qui lui sont imposées (discipline, obéissance,...), parfois sans trop d'explications, et qu'il se sente impliqué, il est peut-être temps de lui offrir la contrepartie, c'est à dire, des ...droits solides et intangibles, comme dans ...la société.
Certains adultes enseignants, éducateurs, animateurs l'ont bien compris et ne rechignent pas à autoriser l'enfant à s'exprimer et à prendre part à la vie du groupe et de la classe.
Est-ce que ça marche ?
Je crois qu'ils ne se posent même plus la question et c'est en cela que réside le véritable changement. Ils ne font pas cela "pour que ça marche", mais seulement parce qu'ils doivent le faire. C'est leurs devoirs à eux. Ils ne peuvent plus concevoir ni même s'expliquer l'inégalité des droits entre l'enfant et le reste des hommes, parce que, pour eux, c'est injuste. L'enfant n'est pas un être à part de la société. Il est dans le système et s'il n'est pas encore adulte, il va le devenir, alors autant que cela se fasse dans la justice et l'égalité.
Je conçois que ce positionnement ne soit pas accepté par tous et qu'il puisse bousculer certains principes établis de longue date. Mais aucun principe ne peut résister longtemps au droit à l'égalité...
Rappelons malgré tout, que la Convention Internationale des droits de l'enfant a été ratifiée par la France en 1990...
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