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Violences éducatives : la « loi anti-fessée » est promulguée
Gifles, coups, châtiments corporels, et aussi humiliations, insultes, brimades, moqueries... La loi relative à l'interdiction des violences éducatives ordinaires, dite « loi anti-fessée », a été définitivement adoptée. Elle est publiée au Journal officiel du 11 juillet 2019. (voir texte complet ici)
La France rejoint (enfin !) les 55 autres pays qui ont banni les violences ordinaires.
On peut espérer que cela va, en pratique, jouer en faveur des enfants. Bien sûr ne soyons pas naïfs, un texte ne va pas tout changer, mais c'est déjà une manière de rappeler aux adultes que l'enfant est une personne et qu'il a droit au respect, au même titre que les autres membres de notre société.
Donner une baffe à un enfant, le tyranniser, l'humilier est aussi grave que de faire violence à un autre membre de la société.
Alors certes, j'entends depuis des années certains adultes me dire "oui mais l'enfant doit être éduqué, c'est donc différent". Ce n'est pas différent, c'est simplement plus difficile car l'enfant, par définition, n'a pas atteint la maturité intellectuelle et affective suffisante pour lui permettre de raisonner, de comprendre, d'appréhender les situations du quotidien comme pourrait le faire un adulte... responsable.
Il nous faut être plus imaginatif, plus inventif, plus patient, plus tolérant, plus attentif avec un enfant que nous devons l'être avec la plupart des adultes.
Cela demande de la volonté, des efforts importants, mais au bout du compte, on se rend compte que cela profite à l'adulte "éducateur" qui, pour se faire, fait émerger ce qu'il a de bon en lui, toute son humanité.
L'enfant nous incite donc à cultiver la non-violence qui est en chacun de nous et à (re)découvrir l'autre nature de l'homme et sa capacité à faire le bien.
A ce sujet je vous invite à lire "De la non-violence en éducation" de Jean-Marie Muller dont je vous propose cet extrait :
" Par nature, l'homme n'est ni violent, ni non-violent, mais il est capable à la fois d'être violent et d'être non-violent. Dès lors que, de par sa nature, l'homme est en même temps incliné à la violence et disposé à la non-violence, la question est de savoir quelle part de lui-même il décide de cultiver, aussi bien individuellement que collectivement. Or, force est de constater que nos sociétés sont dominées par une culture de la violence." (voir le texte intégral ici)
Une belle opportunité de bâtir un monde de paix en partant de notre environnement personnel et en appliquant finalement ce bel adage:
"Sois le changement que tu veux voir dans ce monde"
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