• Est-ce que les enseignants sont des éducateurs ?

    Le sujet est sensible et complexe et il n'est pas rare que le débat s'enflamme lorsque l'on pose cette question. Certains enseignants disent ne pas avoir les moyens d'éduquer, classes et programmes surchargées, manque de formation,..., d'autres reconnaissent ne pas être là pour ça, l'instruction, oui, l'éducation, c'est pas leur affaire.

    Et en pratique, que fait le professeur dans sa classe ? Il délivre son savoir, certes, mais sans doute, parfois sans le vouloir, il montre un peu de son éducation(voir plus loin rapport Thélo). La façon qu'il a de s'adresser aux élèves, de gérer le travail de chacun, de noter, de commenter les diverses situations de vie de la classe voire de commenter l'actualité, etc... Lourde responsabilité que certains enseignants préfèrent ne pas endosser et on peut les comprendre. Mais qu'on le veuille ou non, l'élève, lui, ne fait abstraction de rien (sauf de certains cours me disait un collègue ). Et le fameux "pourquoi ?" ne tarde pas à apparaître dans la discussion entre l'adulte et l'enfant: "Pourquoi vous me dites que je suis nul ? "Madame, pourquoi vous en avez toujours après moi ?" ".....pourquoi vous, vous avez le droit d'avoir un portable en classe ?" Etc, etc...

    "Quel manque d'éducation !" diront certains professeurs. S'attaquer à l'adulte tout puissant, quelle fronde, quelle insolence ! Ah ! le bon vieux temps ou l'élève se prenait des coups de règles sur les doigts, des humiliations devant toute la classe, mmmh...,que ça faisait...MAL !

    S'adapter à cette nouvelle configuration ou l'enfant donne son avis (parfois de http://profarchere.canalblog.com/tag/violencemanière ...impromptue), la plupart l'ont bien compris et ne se pose mème plus la question de savoir si cela est normal. D'autres(une minorité ?) vivent très mal, ce partage de la parole (et du pouvoir ?) et font de la résistance, quelquefois au détriment de l'enfant. Et la classe se transforme alors en camp disciplinaire ou les ordres sont les ordres, où la violence verbale et psychologique (et parfois physique) reste un outil que l'adulte se réserve le droit d'utiliser..."si besoin". Le pire est lorsque cela se produit avec des jeunes qui vivent dans un environnement social ou la violence est quotidienne et les bases éducatives très instables pour ne pas dire inexistantes. Dans ce cas, l'école et ses valeurs républicaines délivre à cet enfant une image très éloignée, sans doute, de ce pourquoi elle a été instaurée.

    Mais peut-être que j'aborde là un sujet tabou ? En effet, on parle beaucoup de la violence entre enfants, mais moins de la violence entre enfant et adulte, peut-être parce que cela n'est pas facile à admettre. Certains néanmoins abordent le sujet (voir ICI ).

    J'ai relevé quelques passages (pardon pour le Copyright) du rapport de la Commission sur "l'Avenir de l'Ecole" (Claude Thélo), publié en 2004, qui me laisse à penser que si " l'école de la réussite" existe dans le coeur et dans l'esprit de beaucoup de professeurs et de parents, elle est aussi présente sur un rapport qui est peut-être dans un tiroir du Ministère de l'Education Nationale. L'espoir est donc permis...

     

    P34/Les missions prioritaires de l’École : Eduquer, instruire, intégrer et promouvoir.

    Le choix fondamental en faveur de la réussite de tous les élèves se décline en trois axes de réflexion relatifs aux grandes missions de l’École que la Commission juge absolument prioritaires : éduquer, instruire, intégrer et promouvoir. ...............

    Parce qu’elle avait peut-être été oubliée, il faut rappeler avec force la dimension éducative de l’École : l’enseignement ne se suffit pas à lui-même, et d’ailleurs, un enseignement strictement réduit à lui-même ne pourrait exister. Même s’ils ne le savent pas, même s’ils s’en défendent, tous les adultes qui travaillent dans un établissement scolaire font de l’éducation, ne serait-ce qu’à travers l’image du monde adulte dont ils sont porteurs.

     

    En conclusion, Certes les moyens manquent pour que l'école joue pleinement son rôle, les conditions sont difficiles pour beaucoup d'enseignants, mais il y a très surement un débat à ouvrir au sein de l'école pour tenter de remettre l'enfant au coeur de la démarche éducative et des objectifs communs.

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  •  

    Quel exemple donnons-nous aux enfants lors d'un conflit quand nous nous sentons attaqués, violentés par l'autre?

    Faisons-nous preuve de raison et de bienveillance ou plutôt d'excès et d'absurdité ?

    « Eduquer peut se résumer à montrer l'exemple »En vérité, nous aimerions bien que l'enfant ne reproduise pas nos erreurs et qu'il sache, du haut de sa petite expérience de la vie, faire mieux que nous qui sommes, reconnaissons-le, bien trop souvent incapables de nous défaire de la violence qui est en nous.

    «La violence est la manière naturelle de régler le conflit » : ce qui n’est pas naturel, et qui est donc le fruit de l’éducation, c’est la capacité de nouer une relation respectueuse avec autrui.”

    C'est cela que nous attendons de l'enfant ! Qu'il se montre plus éduqué et plus sage que nous ne le sommes nous-même. C'est un peu fort de café non ?

    Malheureusement, cet enfant nous ressemble, il nous imite, le bougre, et il fait ça tellement bien qu'il en devient énervant. Habitué qu'il est à nous voir (les grands) régler les conflits en criant, en menaçant, en humiliant, voire pire, qu'il croit - comme nous - que la seule solution face à la violence c'est...la violence "Vie pour vie,oeil pour oeil, dent pour dent".

    Ce qui est difficile pour nous l'est d'autant plus pour lui qui n'a pas l'expérience que nous avons, la maturité qui est la nôtre et le statut d'adulte qui, quoi que l'on puisse en dire, nous protège. Pourtant nous ne nous montrons, la plupart du temps, guère indulgent avec ce jeune apprenti à qui nous demandons la lune.

    Sommes-nous prêt à l'admettre ?

    Nous pourrons lui apprendre les messages clairsla médiation ou tout autre technique pour l'aider à se défendre sans violence, à relativiser le conflit, à travailler sa posture, sa voix, sa gestuelle,…, il lui sera malgré tout, bien difficile de trouver la force et la motivation pour cultiver, chaque jour, ce qu'il a de meilleur en lui si, tout autour, ses camarades et les adultes continuent à crier,à frapper,à humilier et qu'il ne reçoit pas d'encouragements quotidiens et des conseils pour continuer sur la voie de la sagesse.

     

    Si l'on veut que l'enfant refuse la violence

    aidons-le de la meilleure façon qu'il soit :

    Montrons-lui l'exemple* !

     

    (*) Montrer l’exemple ne signifie pas pour autant être parfait. C’est au contraire montrer ce que nous sommes vraiment, imparfait, faillible...humain. C’est peut-être en pensant à ce que nous sommes vraiment, au delà de certaines postures, que nous pourrons aller vers plus de tolérance face à cet enfant qui essaye mais n’y arrive pas…

     

    “Chaque fois que vous brimez quelqu’un qui cherche à s’acquitter d’une bonne action, un ange meurt…”

     

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  • C'est la rentrée, certaines, certains d'entre vous ont peut-être une idée qui a germé cet été dans leur coeur et dans leur tête:

    Et si je changeais le monde ?

    "Certes, je ne suis qu'un. Mais je suis un. Je ne peux pas tout faire. Mais je peux faire quelque chose. Et le fait de ne pas pouvoir tout faire ne m'autorise pas à refuser de faire ce que je peux faire." Changeons le monde !!!

    Edward Everett

    (enfin vous m'avez compris...)

     

     

     

    On croit souvent que le bien que l'on fait ne sert à rien parce que de toutes les façons, on est les seuls à le faire, et il y pleins de gens qui font le contraire et tout le monde s'en fout et patati et patata...

    norman-faux-o.gif

     

    "Le bruit ne fait pas de bien et le bien ne fait pas de bruit." Saint François de Sales

    C'est sûr, la bonté, la bienveillance ne font pas souvent la une des journaux télévisés et on va plus surement venir vous reprocher ce que vous faites de travers que les belles choses que vous réalisez chaque jour, mais ce n'est pas pour ça qu'il faut croire que vous êtes seul à agir pour le bien des autres et que ça ne sert à rien.

    hé !! les bienfaiteurs de l'humanité !

    Changeons le monde !!!

    "Je sais et je sens que faire du bien est le plus vrai bonheur que le cœur humain puisse goûter." Jean-Jacques Rousseau

    L'essentiel est là !!! ça fait du bien d'aider les autres, ça fait du bien de répandre la paix autour de soi, de résoudre sans violence des conflits, de chercher à aider ce pauvre gosse que tous les autres détestent parce qu'il a une tête à claque et une capacité hors du commun à faire des bêtises.

    Changeons le monde !!!

    (si, je vous assure...enfin, faut pas exagérer non plus)

     

     

     

     

    On se plaint que le monde est trop dur, qu'il y a trop de violence, de méchanceté, alors qu'attendons-nous pour faire autrement ?

    Changeons !!!

    Une dernière pour la route :

    "Vous n’avez cessé d’essayer ? Vous n’avez cessé d’échouer ? Aucune importance ! Réessayez, échouez encore, échouez mieux." Samuel Beckett

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  •  

    Parler des droits de l'enfant dans une école, cela n'a rien de révolutionnaire(enfin, j'espère wink2). Surtout quand on aborde le droit d'aller à l'école.

    Pas évident à une époque ou l’absentéisme et la (dé)motivation des élèves deviennent quelquefois récurrents. Et pourtant, il est possible de faire réfléchir les enfants sur l'importance de l'éducation en mettant en parallèle leur situation avec celles d'autres écoliers, ailleurs, beaucoup moins chanceux....

    Contre la démotivation des enfants, un film...

    Pour cela, j'ai eu la chance de pouvoir initier un projet (tout à fait bénévole) au sein d'une école primaire dans ma ville (merci à l'équipe pédagogique hyper disponible !).

    En introduction, les enfants ont visionné le film de Pascal PLISSON "Sur le chemin de l'école". On y voit (comme dans un documentaire) des enfants effectuer un véritable périple, parfois au péril de leur vie, pour simplement...aller à l'école.

    Quel choc pour nos enfants qui vivent parfois l'école comme une contrainte !

    Après le film, on parle droits de l'enfant, situation des enfants dans le monde (merci les supports pédagogiques de l'UNICEF), enfants soldats, travail obligatoire, mariage forcé, enfants abandonnés, maltraités, violentés. Le débat s'ouvre et les questions sont nombreuses.

    Ensuite, tout en diffusant la musique du film j'affiche au tableau les photos des personnages(voir plus bas) : Samuel sur son "fauteuil", Jackson et la petite Salomé, Zahira et ses copines, Carlos et sa frangine, et là..., la magie s'opère...

    Je pose des questions, les doigts s'agitent, les réponse fusent, les enfants sont conquis, c'est fantastique ! Le nom des enfants , les pays concernés, le temps de trajet, la pauvreté, le handicap, le danger, la solidarité, les projets de ces merveilleux héros, etc..., tout y passe !

    et, enfin la question, presque essentielle arrive comme une libération:

    "Mais pourquoi donc ces enfants se donnent-ils tout ce mal pour aller à l'école ?"

    Suivi d'une autre toute aussi importante:

    Vous feriez tout ça, vous, pour aller à l'école ?

    "NON"disent la plupart.

    Après une heure de débat, je termine malgré les doigts levés en disant cela (à peu près):

    "Il y a des millions d'enfants qui ne peuvent pas aller à l'école et qui aimeraient bien être à votre place. Et il y a une chose que vous pouvez faire pour les aider:

    Pensez à eux le matin et soyez heureux d'aller à l'école aussi facilement."

    Je termine (pour de vrai) en citant le nom de la fabuleuse association qui a été créé dans le sillage du film et qui permet à des milliers d'enfants d'aller à l'école.

    http://www.surlechemindelecole.org/

    Si vous êtes de ceux qui en ont marre de râler (en attendant que les choses changent) et qu'au fond de vous votre esprit militant s'impatiente, rendez-vous sur le chemin de l'école avec vos enfants. Vous en sortirez ...transformé et grandi (et eux aussi) !

    Dernier conseil(en toute humilité): Laissez les photos affichées dans la classe et revenez-y de temps à autre.

    Merci pour eux, merci pour nous.

     

    Vous pouvez également utiliser les documents joints:

    Cahier pédagogique du film

    + les photos que j'ai utilisé:

    Contre la démotivation des enfants, un film...     Contre la démotivation des enfants, un film...

    Contre la démotivation des enfants, un film...     Contre la démotivation des enfants, un film...

     

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