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Par Marcel pascal le 20 Août 2022 à 21:51
Dans notre pays (et au delà) la différence fait peur.
Pourtant nos sociétés occidentales semblent très enclin à l'ouverture et ce depuis plusieurs années. On entend très fréquemment dire dans les médias et dans les discours officiels que chacun doit pouvoir vivre sa différence, que l'humanité, toute l'humanité est issue de la diversité, etc,etc... .
Mais dans la réalité du quotidien, chacun peu se rendre compte que ce n'est pas gagné.
Certes les lois bougent et les droits tendent à s'équilibrer mais dans la pratique les inégalités demeurent parfois de manière très forte et dans l'esprit des gens certains préjugés semblent indéracinables tant ils sont ancrés dans leurs croyances.
La peur nous pousse à rejeter et parfois à détester cet autre que l'on connait finalement que trop mal, ce qui est d'autant plus terrible et injuste.
Quel gâchis !
On ne connait pas et pourtant... on juge. Ce noir, cet autre habillé bizarrement, cette femme debout à l'arrêt de bus qui se balance d'avant en arrière, cette maman voilée avec son enfant dans les bras, ce monsieur énorme qui peine à se déplacer, cet ado avec sa main atrophiée et son visage déformé, ce type pris de bégaiement, ce gars barbu avec ses mèches et son drôle de chapeau sur la tête, cette fille toute maigre et tatouée, ce jeune assis par terre faisant la manche avec son chien,... et je pourrais continuer à énumérer toute les personnes ou plutôt devrais-je dire toutes les catégories de personnes que nous croyons connaitre juste parce qu'elles cochent les cases pré-établies dans notre esprit.
Le plus souvent, on ne cherche même pas à vérifier si nos préjugés collent à la réalité. Pas le temps, pas envie, pas le courage, peut-être aussi la peur d'être... déçu ? Imaginez qu'on soit obligé de remettre en questions nos idées reçues. Brrrrrrrrr j'en tremble d'avance...
C'est dans ce contexte que notre société prône l'inclusion, mot plein de vertu qui vise donc à inclure dans notre "beau monde normal" ce qui, à nos yeux, ne l'est pas vraiment. Toutes ces catégories qui sortent de la norme fixée par la société et que nous devons essayer de traiter avec égalité et respect. Quelle prouesse !
On aurait envie d'y croire non ? Mais là encore la réalité se rappelle à nous. Nous vivons dans une société qui développe à outrance le culte de la performance, de la beauté, de la force, de l'intelligence et tutti quanti. Et de l'adversité !
Autrement dit "Que ceux qui se ressemblent s'assemblent, et que le meilleur gagne !"
Et alors que nous sommes en pleine course vers la performance, on nous demande d'inclure ces autres. C'est qu'on est déjà nombreux, nous les "normaux". Il faudrait aussi savoir, on performe ou on fait du social ?
“Dès que l’on m’accepte tel que je suis, je change ; voilà un curieux paradoxe.” Carl Rogers
Le plus bel exemple de ce défi gigantesque c'est peut-être l'école. Inclure tous les enfants avec la même méthode éducative et pédagogique pour tous. Demander à tous les élèves, quel que soit leurs différences, de s'adapter aux rythmes scolaires, à l'environnement, aux programmes, aux élèves, aux professeurs, aux différentes manières d'enseigner, en se conduisant le plus normalement que possible. Mais, qu'ils se rassurent, on leur donnera quand même un coup de main.
C'est un peu comme si vous demandiez à un poisson de grimper à un arbre... en lui faisant la courte échelle !
Et pourtant nous aurions beaucoup à gagner à remettre en question nos formats d'apprentissage pour qu'il soit plus accessible, plus perméable à la différence. Car cette différence fait partie intégrante de nous et de notre société, qu'on le veuille ou non.
"...si on s'essayait à survoler ensemble ce vaste nid de coucous qu'est l'humanité en décrivant chaque individu par un seul de ses aspects, on en conclurait qu'on est sans doute bons pour l'asile..." Gringe (Le monde déc 2020)
Aveuglés par notre soucis de performance et de réussite, on en oublie, bien malheureusement, notre fragilité et par la même notre humanité.
Pourtant j'ai bon espoir de voir les normes bouger au point qu'elles ne représenteront plus un obstacle infranchissable pour notre société qui pourra alors penser à autre chose de plus essentiel qu'à cette normalité qui n'est qu'un concept inventé "pour justifier l'existence d'une anormalité et son rejet"Charles Gardou
Et je finirai en paraphrasant Monsieur Edouard Herriot:
“Appuyons-nous sur les - normes -, elles finiront toujours par céder.”
Voir les articles connexes sur ce blog:
http://nhnp.ek.la/bebete-le-roi-des-prejuges-a142841342
http://nhnp.ek.la/la-discrimination-a-l-ecole-p689601
http://nhnp.ek.la/mes-articles-c24426063/2
Au delà de ce blog:
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Par Marcel pascal le 4 Mai 2022 à 17:49
En 1968, après l'assassinat de Martin Luther King, Jane Elliot, institutrice d'une classe de CE2 veut expliquer aux enfants le racisme et la discrimination. Elle met alors en place un jeu de rôle qui va se révéler très efficace.
Voici un extrait de cette expérience peu commune:
Malgré tout on imagine mal pouvoir reproduire ce "jeu", aujourd'hui, dans les mêmes conditions (pourquoi ne pas le remplacer par un jeu de rôle ?).
Le sujet reste éminemment d'actualité. Combien d'enfants sont concernés par différentes formes de discriminations dans la société et à l'école ? Sans parler des idéologies stigmatisantes et racistes qui prennent de l'ampleur dans notre pays, de manière inquiétante et constante...
On devrait d'ailleurs, plus souvent, relier toutes les discriminations (enfants harcelés, rejetés pour un physique, un comportement, une tenue atypique, une couleur de peau "autre", une religion "autre", etc...) afin que chacun se rende compte que nous sommes nombreuses et nombreux à être concernés par ce fléau.
D'où un immense sentiment collectif d'injustice !
Nous devons inciter les enfants à se questionner mutuellement et à aller au delà des mots et des préjugés pour changer le regard qu'il porte sur l'autre.
Lorsque certains se rendent compte que les discriminations, le racisme, l'antisémitisme et tous les mécanismes de rejets reposent sur la seule apparence, origine ou croyance de la personne sans autre forme de procès, ils réagissent et se questionnent (c'est du vécu:-)
À ce sujet, j'aime assez la citation de Pierre Dac que l'on peut mettre à toutes les sauces :
Quand un français est con, on dit: «Quel sale con!» - Quand un juif est con, on dit: «Quel sale juif!». - Je revendique pour les juifs, le droit d'être cons !"
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Par Marcel pascal le 1 Mai 2022 à 16:05
Chers enfants,
Ne comptez pas sur nous les adultes pour vous sauver des catastrophes climatiques qui s’annoncent et dont on mesure déjà les effets.
Ne comptez pas sur nous non plus pour apporter la paix, la solidarité et la fraternité sur cette planète.
Nous n’y sommes pas parvenus jusqu’à aujourd’hui et il n’y a aucune raison que cela change.
Bien que nous soyons un certain nombre à avoir pris conscience des changements nécessaires à opérer dans nos habitudes et choix de vie, cela ne suffira pas, je le crains...
Vous êtes en droit de vous demander, chers enfants, comment nous en sommes arrivés là, malgré ce que l’histoire et la science nous ont enseignées, malgré nos connaissances, nos savoirs, malgré le progrès, malgré les personnes de bon sens qui ont, à maintes reprises, tirer le signal d’alarme.
Je ne suis pas très instruit et mes capacité intellectuelles sont assez limitées mais il me semble avoir identifié le coeur du problème qui nous a conduit au point où nous nous trouvons aujourd’hui. Il tient en un mot : SUPÉRIORITÉ
La supériorité supposée ou réelle de l'humain sur toute autre forme de vie sur terre, voilà le mal dont nous souffrons !
Notre supériorité domine tout, écrase tout. Et le champion toute catégorie dans l’art de se sentir supérieur, c’est l’homme, le mâle.
À partir du moment ou j’estime être supérieur à l’autre, la situation est bancale.
Avec cet état d’esprit l’homme est capable des pires abus, des pires injustices, voire des pires atrocités.
On l’a vu, on le voit encore aujourd’hui en 2022.Les guerres, les massacres, les violences faites aux femmes et aux enfants, le racisme, l’antisémitisme,... Et bien sûr, la recherche du profit au détriment de l'humain, du vivant et de la nature...
À croire que l’évolution de l’homme vient sans cesse se heurter à ce fichu sentiment de supériorité, à l'égo, à la fierté, à la virilité, à la testostérone.
C’est consternant !
Et ne croyez pas chers enfants que cela soit lié au niveau d’étude, à la catégorie sociale, à l’âge, à la couleur de peau, à une religion où autre, pas du tout. Tous les mâles, quel qu’ils soient, sont potentiellement concernés !
Notons toutefois que l'histoire nous enseigne que l'homme blanc semble avoir des prédispositions en matière de supériorité...
Vous avez peut-être des exemples de femmes, qui, elles aussi, ont tendance à se sentir supérieures en toute circonstance?
C’est certainement vrai et pour autant, cela ne change pas la donne. La société a été construite par les hommes, pour les hommes, et même si on observe une timide tendance à voir les femmes se mettre en avant de manière plus régulière, et parfois même en imitant les mâles dans ce qu’ils ont de pire, il n’y a pas photo, la marche du monde se fait au pas...de l’homme.
Résultat : la concurrence, l’élitisme, l’individualisme, le pouvoir, l’adversité, la discrimination, ... semblent s’imposer comme des valeurs autour desquelles se bâtissent nos sociétés. Bien sûr, on ne parle pas de ça ouvertement. On dit plutôt, « liberté, égalité, fraternité,solidarité,... » ça fait plus joli et ça n’engage que ceux qui y croient.
Alors, chers enfants, vous comprendrez mieux pourquoi il est inutile d’attendre de la part des hommes un quelconque changement de cap qui condamnerait sûrement les mâles à abandonner leur « position supérieure ».
Dominant un jour, dominant toujours.
À moins que...,
les nouvelles générations prennent, au plus tôt, les choses en mains, pour écrire une nouvelle histoire avec des vraies valeurs dont on pourrait véritablement se servir pour faire société. Une société ou la supériorité supposée de l’homme laisserait place à une égalité réelle et sincère entre les êtres humains, sans différence d’aucune sorte, et,... avec un profond respect pour dame nature à qui nous devons tant.
Je rêve ?
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Par Marcel pascal le 2 Novembre 2021 à 19:41
"Imaginez que vous soyez placé dans un vaisseau spatial et envoyé sur une autre galaxie. Vous arrivez sur une planète inconnue, une planète qui n’est pas faite pour vous. Vous êtes instantanément décontenancé par les odeurs fortes, les bruits soudains et les textures étranges.
Bien que les habitants ne semblent pas y prêter attention, vous ne pouvez simplement pas vous concentrer sur autre chose que cet environnement inconfortable. Ne pas avoir d’endroit supportable et «calme» vous rend anxieux.Vous rencontrez ensuite un extra-terrestre. Il semble accueillant. Cependant vous ne comprenez pas sa langue, sa gestuelle ou ses expressions du visage. Vous ne savez pas ce qu’il raconte et vous ne savez même pas s’il est content ou en colère. Vous êtes socialement mal à l’aise et vous avez même un peu peur.
Après de longues journées à vous promener seul dans un lieu vraiment peu familier pour vous, vous voudriez vraiment avoir une conversation avec un extra-terrestre mais vous êtes tellement mal à l’aise que vous êtes rejeté. Vous finissez par abandonner et vous vous isolez du reste de la population, vous évitez les interactions sociales non nécessaires.
Plus vous explorez la planète, plus il semble difficile d’y être accepté. La société extra- terrestre est pleine de signes sociaux que vous ne comprenez pas.
Aller au travail ou dans un supermarché extra-terrestre vous demande beaucoup d’efforts.
Les relations sociales semblent très difficiles à décoder et il peut être très difficile de trouver quelle est la bonne approche avec les gens. Vous pouvez également avoir du mal à comprendre certains concepts.
La façon la plus simple pour vivre dans ce monde irrationnel est d’appliquer des règles strictes. Vous mettez en place une routine pour éviter les imprévus. Le moindre changement de programme peut vous rendre très anxieux ou vous mettre en colère.
Parfois, vous vous demandez pourquoi est-ce à vous de faire tous ces efforts pour vous adapter au monde et non le monde qui s’adapte à vous.
Maintenant, réalisez que les personnes autistesvivent sur une planète extra-terrestre
appelée la Terre."
Texte issu du document
"Guide pour la scolarisation des personnes autistes à destination des enseignants"
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